Une erreur fréquemment commise en storytelling est d’essayer d’occuper un terrain déjà conquis. Autrement dit, dépenser son énergie à vouloir s’imposer sur un terrain déjà occupé par un autre acteur.
Cela a encore une fois été démontré lors de ces élections. Essayez d’occuper le terrain de l’immigration, et vous renforcerez le Front National. Et ce pour trois raisons :
- Vous devez d’abord déloger votre adversaire de sa position. Il faut être vraiment très fort, ou que votre adversaire soit très faible, pour y arriver. Et même si vous y arrivez, cela va vous prendre énormément d’énergie.
- Vous renforcez sa crédibilité. Car après tout si vous utilisez ses arguments, c’est qu’il a raison.
- Vous brouillez votre propre image.
Cette règle est valable dans bien d’autre cas. Si vous êtes un producteur de tablettes, n’essayez pas d’occuper directement le terrain occupé par l’iPad. Faites plutôt comme Amazon, qui avec sa Kindle Fire a proposé quelque chose qui (1) utilise les forces de son propre écosystème et (2) s’appuie sur ses atouts et répond à un besoin mal couvert par Apple.
Si vous êtes constructeur de voitures, n’essayez pas de positionner votre haut de gamme en concurrent direct des voitures allemandes. Réfléchissez aux atouts qu’offre votre écosystème, et utilisez-les pour proposer une alternative répondant à un besoin mal couvert par les berlines allemandes.
Si vous êtes un cabinet de conseil, n’essayez pas de proposer la même chose que vos concurrents bien établis. Réfléchissez à ce qui fait votre force et proposez une offre qui répondra à un besoin auquel vos concurrents ne pourront pas répondre.