Pierre Morsa

ce bon vieux blog

Réflexions de comptoir

Mini éloge de la régularité partie II : GTD

J’ai découvert GTD (Getting Things Done) en 2007 via internet. À l’époque j’avais été enthousiasmé par cette méthode d’organisation personnelle, que j’avais rapidement adoptée. Les livres électroniques n’étant pas encore rentré dans mes habitudes, j’avais commandé le livre de David Allen en anglais en ligne, parce qu’il n’avait pas encore été traduit en français (aujourd’hui chose faite sous le titre s’organiser pour réussir). Cette année, cela fera donc 10 ans que j’utilise quotidiennement la méthode GTD pour m’organiser.

En regardant en arrière, je me rends surtout compte aujourd’hui que mon utilisation de GTD au début n’était pas efficace, et n’augmentait pas ma productivité. J’étais tellement fasciné par tous les aspects nouveaux de la méthode que je passais plus de temps à expérimenter et à peaufiner mon système qu’à réellement gagner en productivité. Mais petit à petit, j’ai passé de moins en moins de temps à modifier mon système GTD, et de plus en plus de temps à faire. Juste faire ce que je devais faire. Et au bout de cinq à sept ans environ, GTD est devenu presque invisible, transparent.

Aujourd’hui j’applique beaucoup de concepts de GTD sans même y penser. Mais pour y arriver, j’ai dû appliquer la méthode quotidiennement pendant des années. J’ai arrêté de bidouiller mon système sans arrêt. J’ai arrêté de tester toutes les applications possibles et imaginables. Je me suis fixé sur un choix qui me convenait et j’ai essayé de faire preuve de régularité.

J’ai l’impression que, faute de régularité, nous ne maîtrisons finalement que bien peu de compétences. Nous suivons une formation d’une journée puis nous ne mettons jamais en pratique ce que nous y avons appris ; faute de pratique, nous avons tout oublié quelques semaines plus tard. Alors, la régularité, ce n’est pas dristruptif, ce n’est pas cool. Mais c’est terriblement efficace.

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Mini éloge de la régularité partie I

De tout temps, nous avons toujours voulu des remèdes rapides et surtout ne demandant aucun effort. Perdre du poids en buvant du coca. Devenir immortel avec une lampe au sel. Devenir super musclé en regardant la télé. Être attaché parlementaire sans rien faire. Si on exclut le dernier exemple rendu possible par la singularité de l’espace-temps politique, dans la réalité aucune de ces solutions ne fonctionne. Au fond de nous-mêmes, nous le savons, mais nous avons envie de croire que c’est possible.

Si vous regardez les pubs poubelles du web, vous verrez qu’un grand nombre concernent ces « solutions miracles ». Elles vous attirent avec un joli titre accrocheur et vous endorment avec des promesses irréalistes. Le seul bon réflexe à avoir face aux solutions miracles, c’est de s’enfuir en courant.

Pour notre corps, c’est pareil. Internet abonde en publicités avec des images fauxtoshopées pour nous vendre des solutions miracles pour attraper un corps de rêve en mangeant des gâteaux. Au fond de nous-mêmes, nous savons que ces méthodes sont impossibles, qu’il s’agit forcément d’une arnaque. Et pourtant, c’est plus fort que nous, nous voulons y croire.

TED est victime de ce même phénomène. Les présentations des intervenants devraient nous pousser à en découvrir plus sur les sujets qui nous intéressent. Au lieu de cela, trop souvent nous éteignons notre raisonnement critique et nous nous laissons bercer par les paroles des intervenants. Pourtant, pour voir l’envers du décor, il y a il y en a beaucoup qui présentent très bien mais ne maîtrisent pas réellement ce dont ils parlent. À l’inverse, je connais des experts ennuyeux, qui font moins le show, mais qui mériteraient 100 fois plus d’être sur scène.

En achetant des solutions faciles, nous nous trompons nous-mêmes. Nous évitons de prendre le chemin difficile : celui de la régularité. Or, que ce soit pour apprendre une langue étrangère, maigrir, jouer d’un instrument de musique, écrire un livre, ou progresser dans n’importe quel domaine, il n’y a qu’une approche qui fonctionne : celle de la régularité.

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Science contre croyance

L’étude sur le coronavirus publiée dans le journal « The Lancet » a fait couler beaucoup d’encre. Mais dans un contexte chargé d’émotion, peu de journaux font finalement vraiment la part des choses.

Oui, le journal The Lancet n’a pas suffisamment vérifié l’étude avant de la publier. Mais ils ont fait ce qu’ils devaient faire. Lorsque des critiques ont été émises sur la validité des données et des résultats, ils ont regardé si les faits justifiaient ces critiques. Comme c’était le cas, ils ont émis une mise en garde. Puis, les données sur lesquelles l’étude était basée s’avérant trop peu fiables, ils sont passés à l’étape suivante, ils l’ont rétracté.

C’est la preuve que le processus scientifique fonctionne. La science n’est ni une réponse, ni une solution, ni un point de vue, ni une croyance. C’est un processus complexe qui vise à valider les données, éliminer les erreurs et les biais cognitifs humains du processus d’expérimentation. C’est un processus fastidieux qui consiste à vérifier et revérifier si les conclusions correspondent aux faits.

Les scientifiques font des erreurs, souvent involontaires, parfois volontaires ; ils restent des humains, limités par leurs connaissances, leurs croyances, les données et la technologie à leur disposition. Le processus scientifique est là pour nous protéger au mieux de ces erreurs. Il existe aussi pour éviter qu’un individu ne profite de son aura pour imposer son point de vue sans preuve. Le vrai problème, ce n’est pas que Didier Raoult soit pour l’hydroxychloroquine. Le vrai problème, c’est qu’il refuse de mener un essai clinique rigoureux permettant de valider ou invalider la véracité de son affirmation.

Si les journaux pouvaient recentrer le débat sur le problème de méthodologie plutôt que sur le problème de personnalité, on ferait déjà un très, très grand pas en avant.

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Créer automatiquement des dossiers par jour

Pendant le confinement, comme beaucoup de parents, nous avons reçu les devoirs pour nos enfants chaque jour. La routine était toujours la même : se connecter sur École Directe, télécharger la liste des devoirs et les pièces jointes, parfois nombreuses, faire les devoirs, les scanner puis les envoyer au professeur.

Pour me simplifier un peu la vie, j’ai décidé d’adopter un classement des documents assez simple : un dossier par jour, avec un sous-dossier « In » pour les documents reçus du professeur, et un sous-dossier « Out » pour les devoirs scannés à envoyer. Devant répéter cette action quatre fois par semaine, il était logique de créer une macro pour le faire automatiquement pour moi. Comme souvent, j’ai utilisé Keyboard Maestro, qui est à mon avis la solution la plus simple pour cela.

Voici la macro. Pas besoin de la recréer, vous pouvez la télécharger en cliquant sur ce lien. Il faudra changer la variable « zeBasePath » avec le chemin vers votre dossier de base (celui dans lequel le dossier par date sera créé). Il faut que zeBasePath finisse avec un /. Vous pouvez utiliser le raccourci ~ pour indiquer votre dossier utilisateur. Pour déclencher la macro, je l’ai mise dans une palette dans le Finder.

Pour utiliser cette macro :

  • Sélectionnez dans le Finder les documents que vous voulez automatiquement placer dans le nouveau dossier In.
  • Déclenchez la macro, par exemple avec un raccourci clavier ou à partir d’une palette Keyboard Maestro.
  • La macro va alors vous demander de confirmer la date du dossier à créer, elle va créer le dossier et les sous-dossiers, puis elle va déplacer tous les documents que vous avez sélectionnés dans le Finder dans le sous-dossier « In » nouvellement créé.
  • Enfin, la macro ouvrira automatiquement le nouveau dossier dans le Finder. Et voilà !

Macro Dossiers Devoirs

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C’est compliqué…

« C’est compliqué… »

C’est une réponse que détestent de nombreuses personnes. C’est une réponse que de nombreux dirigeants ne veulent pas entendre. C’est une réponse qui les met dans une position d’insécurité et d’impuissance. Pourtant, dans bien des cas, c’est la seule réponse honnête.

Une réponse simple pour l’économie ? La réalité c’est que toute décision économique engendre des effets de bord. Ne rien donner, c’est condamner de nombreux secteurs. Donner sans contreparties c’est la porte ouverte aux abus. Trop privatiser revient à mettre l’homme au service de l’économie, trop nationaliser, c’est réduire la pression compétitive ce qui à érode la qualité de service. C’est compliqué.

Une réponse simple pour le coronavirus ? La réalité c’est que toute réponse doit trouver un compromis entre sécurité des personnes, sécurité alimentaire (ben oui, ne rien avoir à manger ce n’est pas génial non plus) et réalisme économique (tout le monde au chômage = pays foutu). C’est compliqué.

Et lorsqu’une vraie solution simple émerge, celle-ci est rarement le résultat d’une réflexion simple et bien plus souvent celui d’un travail très complexe que nous ne voyons pas.

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