Pierre Morsa

ce bon vieux blog

Réflexions de comptoir

Comment vaincre sa peur de présenter en public, partie 1 - Pourquoi avons-nous peur ?

Avez-vous peur de présenter devant un public ? Avez-vous cette sensation de trac incontrôlable, la boule qui monte dans la gorge, la respiration qui se bloque ? J’ai une bonne nouvelle pour vous : on peut y remédier et maîtriser sa peur ! C’est ce que je fais durant les séances de coaching avec mes clients, mais tout le monde n’a pas la possibilité de suivre un tel coaching. C’est pourquoi je vais partager avec vous dans cette série d’articles pourquoi nous avons peur de présenter en public et comment y remédier, que ce soit pour une présentation en entreprise, pour une soutenance en école, ou pour toute autre occasion.

Ne pas avoir peur ne signifie pas bien présenter… Et inversément !!!

Avant d’aller plus loin, une remarque très importante. Seuls les inconscients ne ressentent aucune peur à l’idée de présenter en public. Ce sont ces personnes qui sont très à l’aise sur scène, même trop à l’aise, mais font et racontent n’importe quoi. Ça peut être utile pour faire de la télé-réalité sur TF1 mais ce n’est pas l’objectif de cet article. Ne pas avoir peur de présenter parce qu’on est trop ignorant pour se rendre compte de son incompétence est encore pire que d’avoir peur. Un vrai bon présentateur combinera toujours connaissance du fond, connaissance des techniques de présentation et connaissance de soi. Les meilleurs présentateurs sont arrivés à une telle maîtrise de ces trois éléments qu’ils peuvent les appliquer automatiquement, de manière intuitive, sans devoir y penser, comme des athlètes bien entraînés.

Pourquoi avons-nous peur de présenter en public ?

Pourquoi ressentons-nous une peur tellement forte à l’idée de présenter face à un public ? Parce que la peur de présenter en public est liée à notre instinct de survie, et donc à la peur de mourir. Pourtant, et c’est encore une bonne nouvelle, nous n’allons pas mourir même si nous faisons la pire présentation du monde. Nous n’aurons même pas une égratignure. Sur l’échelle des dangers mortels présenter en public est moins dangereux que manger une frite, mais ! Mais attention, le risque de blessure est bien réel, pas pour notre corps, mais pour notre Ego. Là se situe toute la subtilité : notre peur n’est pas celle de la mort physique mais celle de la mort « symbolique » générée par notre Ego. Pourtant, notre ressenti et nos réactions vont être similaires. Pourquoi ? Parce que nous allons activer les mêmes mécanismes de défense face à un danger « symbolique » et face à un danger physique : nous défendre, fuir ou faire le mort.

Le problème, c’est que si ces réactions instinctives sont efficaces pour ne pas se faire manger par un prédateur, elles sont catastrophiques en situation de présentation. Le public n’a pas envie de voir quelqu’un les agresser par auto-défense, fuir de la scène ou carrément faire le mort ! Et surtout, tout part d’un malentendu. Le public n’est pas votre ennemi. Dans cette situation, votre véritable ennemi, c’est votre Ego.

En savoir plus sur notre Ego

Qu’est-ce que c’est que cet Ego à la noix qui s’amuse à nous terroriser ? Qui est-il pour se permettre comme ça de nous faire passer un si mauvais moment ? L’Ego, c’est l’image mentale que nous construisons de nous-mêmes, de qui nous croyons ou voudrions être sur base de nos valeurs et de nos expériences de vie. Par exemple la musique que nous aimons fait partie de notre Ego. Ou plutôt non, notre Ego s’est construit sur la musique que nous avons choisi consciemment ou inconsciemment d’aimer à un moment de notre vie. Mais au fil du temps, la relation que nous avons avec notre Ego change. Nous ne construisons plus notre Ego, c’est lui qui nous dicte notre conduite. Notre Ego fige l’image que nous avons de nous-mêmes. Nous devenons réellement incapables d’aimer le rock, le rap ou la musique classique parce que notre Ego refuse de changer (attention, le premier qui me dit que j’écoute de la musique de vieux con se prend une baffe ! Oh, tiens, c’est mon Ego qui me dicte ma conduite).

L’Ego va alors tout faire pour protéger l’intégrité de l’image que nous nous sommes construite de nous-mêmes. C’est normal, avoir un Ego solide est sain et indispensable. Mais en voulant se protéger l’Ego va déclencher nos mécanismes naturels de défense : se battre, fuir ou faire le mort, les mêmes réactions qu’en situation de danger physique.

Cela explique pourquoi notre peur est si forte lors d’une présentation. Notre Ego déploie de nombreux artifices pour protéger l’image qu’il se fait de lui-même. En effet, face au regard et au jugement du public, il se sent « nu », dans une situation de menace ultime ! Il est terrorisé à l’idée que l’image renvoyée par le public ne corresponde pas à l’image de nous-mêmes que nous nous sommes construite au fil du temps. Il déclenche alors le niveau d’alerte maximum, ce qui se traduit concrètement par un stress extrême, et une envie de se battre (le présentateur devient trop agressif), fuir (le présentateur marche et parle très rapidement, comme quelqu’un qui veut fuir la scène) ou faire le mort (le présentateur est mou, amorphe, sans conviction, sans intonation).

Deux autres raisons liées à notre instinct de survie poussent notre Ego à se protéger. La première est la peur de l’échec, un sentiment renforcé tout au long de notre vie par la stigmatisation de l’échec lors de notre apprentissage. La deuxième est la peur de l’inconnu qui va nous faire descendre dans le « terrier du lapin » comme disent les américains : notre cerveau va se mettre à imaginer tous les scénarios catastrophe possibles (est-ce que j’ai bien attaché mon pantalon, mon dieu que va penser mon patron si je rate, je vais avoir l’air ridicule sur scène, et cætera et cætera).

Aussi bizarre que cela puisse paraître, l’objectif de notre Ego étant de préserver l’image que nous nous faisons de nous-mêmes, il peut également nous empêcher de grandir et de nous améliorer ; c’est ce qui se passe lorsque les personnes qui ne se croient pas capables de s’améliorer se sabotent elles-mêmes. Pourtant une chose est certaine : quel que soit votre niveau actuel en présentation, vous pouvez vous améliorer !

Dans le meilleur des cas notre Ego aura eu le temps d’accumuler suffisamment d’images positives (sur notre capacité de présenter en public) avant de se figer ; c’est le cas des orateurs qui maîtrisent leur peur de présenter en public. À l’opposé dans le pire des cas l’image négative que nous avons intégrée dans notre Ego sera tellement figée qu’il nous sera impossible de la changer, et qu’elle déclenchera un mécanisme d’auto-sabotage à chaque fois que nous présentons.

Remettre ce petit con d’Ego à sa place

Voilà maintenant la vraie bonne nouvelle : pour maîtriser sa peur de parler en public, il suffit d’apprendre à remettre ce petit con d’Ego à sa place ! Ce n’est pas à lui de nous dicter ce que nous devons ressentir face au public. Parce que c’est très désagréable pour nous comme pour le public, inapproprié car cela ne fait que dégrader la qualité de la présentation, et même contre-productif car il risque de saboter notre volonté de progresser.

C’est le secret. Pour perdre notre peur de présenter en public, nous allons arrêter de focaliser notre attention sur notre Ego car c’est lui qui nous fait percevoir le public comme notre ennemi et nous impose toutes ces réactions inappropriées (se défendre, fuir ou faire le mort). Et lorsque nous arrêtons de l’écouter nous pouvons alors changer notre relation entre nous et le public, adopter une posture d’échange au lieu d’une posture de conflit. Restent la peur de l’échec qui pourra être maîtrisée en se préparant bien, et la peur de l’inconnu, qui pourra être maîtrisée en apprenant à se focaliser sur l’instant présent et sur les actions possibles.

Comment arrêter de subir notre Ego ? Pour cela nous devons d’abord le démasquer, apprendre à reconnaître les artifices qu’il met en œuvre pour nous diriger sans jamais se montrer. C’est ce que nous verrons dans la deuxième partie de cet article.

Articles liés

Comment j’ai vaincu mon blocage du blogging

Ce blog existe depuis août 2008. Si vous êtes un ancien lecteur, vous avez dû remarquer qu’il est passé par différentes phases. En mode « Pierre découvre le blogging » au début avec plusieurs articles par semaine, puis look sapin de noël avec des tas de rubriques colorées, pour finir aujourd’hui sur un format qui me convient bien. Simple, avec une mise en valeur du texte et peu d’images. Mais surtout vous avez dû remarquer que depuis août 2016 je suis beaucoup plus assidu et régulier ; je poste exactement un article chaque lundi, alors que ces dernières années c’était plutôt un article tous les six mois. Comment ai-je fait pour recommencer à écrire régulièrement et vaincre mon blocage de l’écriture ? C’est dû à trois trucs tout simples.

Premièrement j’ai réduit la « friction » liée à l’activité de blogging. Depuis que j’ai viré WordPress et adopté Hugo mon processus d’écriture et de publication des articles est devenu beaucoup plus rapide et agréable, ce qui enlève un gros frein à l’écriture. Par exemple je ne dois plus passer de temps à vérifier que les plugins WordPress sont à jour, à me battre avec les problèmes de compatibilité, etc.

Deuxièmement, je publie régulièrement mais je n’écris pas régulièrement. J’écris par vague d’inspiration, et je peux rester des semaines entières sans rien écrire. Mais lorsque la vague vient, j’écris plusieurs articles d’un coup. J’ai par exemple profité de mes vacances de juillet pour écrire plus d’une vingtaine d’articles. J’ai donc un paquet d’articles plus ou moins finalisés en réserve (cet article a par exemple été écrit le 10 décembre) et je les publie au fil de l’eau chaque lundi. Pour l’instant cette méthode s’est avérée très efficace pour moi, car elle supprime complètement l’angoisse de la page blanche. Résultat, j’ai publié le même nombre d’articles entre août 2016 et décembre 2016 (cinq mois) qu’entre mai 2012 et juillet 2016 (quatre ans) !

Ça ne veut pas dire que j’arriverai à maintenir ce rythme à long terme. 1 article par semaine pendant 10 ans, cela représenterait au total 520 articles. Mais au fond ça n’a pas d’importance ! Et c’est la troisième raison pour laquelle j’écris plus facilement : j’ai arrêté de me poser des questions inutiles. Je me fiche complètement d’arriver à maintenir ou non mon calendrier hebdomadaire de publication. Peu importe si un article ne rentre pas dans la ligne éditoriale. Je prends juste plaisir à écrire lorsque l’inspiration me vient, et finalement c’est bien ça qui compte !

Articles liés

Internet et la démocratie en 2017

2016 s’en va. Perçu comme une année pourrie par beaucoup, il ne faut pas oublier la chance que nous avons de vivre à notre époque. Nous n’avons pas connu de véritable guerre depuis des décennies grâce à l’Europe, et rien que pour ça le projet européen valait la peine. Nous vivons plus longtemps que jamais. Si nos ancêtres voyaient le confort matériel et la liberté dont nous jouissons aujourd’hui, ils se demanderaient si nous ne sommes pas un peu fous de nous plaindre autant, et ils auraient raison.

Mais tout cela c’est du passé, 2017 est là, et j’ai 23 ans d’Internet. C’est en 1994 que j’ai créé mon premier site, pour un petit magazine d’escalade local. À l’époque j’avais créé l’image pixel par pixel dans MacPaint sur l’écran noir et blanc de mon PowerBook Duo 2101, car les écrans couleur coûtaient trop cher. En 1994, Internet c’était l’outil de liberté ultime. Un outil qui allait révolutionner le partage de la connaissance. Un outil qui allait offrir des opportunités incroyables.

C’est vrai, Internet a révolutionné l’accès à la connaissance. Rien que pour faire une recherche documentaire, ce qui prenait plusieurs jours avant ne prend plus que quelques secondes. La quantité d’information, bonne et moins bonne, accessible sur tous les sujets est phénoménale.

C’est vrai aussi qu’Internet a apporté des opportunités incroyables. Internet est essentiel au fonctionnement de mon entreprise actuelle, et a révolutionné tous les secteurs d’activité. C’est plus rapide d’envoyer un document de 1000 pages à Jakarta que d’aller acheter un pain à la boulangerie du coin.

Mais pour la liberté, c’est raté. Enfin, si je regarde le verre à moitié plein, c’est à moitié raté.

Au lieu d’apporter plus de liberté, Internet a rendu possible l’automatisation de la surveillance de masse par les gouvernements. Fini la blague de croire que Twitter était un outil qui allait aider les révolutionnaires à renverser les dictatures et à apporter la démocratie dans leur pays ; lorsque Twitter a été utilisé pour manifester dans les démocraties, l’oiseau a rapidement arrêté de chanter et les protestataires ont vite déchanté. Très vite les dictatures ont appris à ne laisser passer sur Internet que ce qu’elles souhaitaient. Aujourd’hui ce sont les démocraties qui veulent définir ce qui est acceptable ou non. Fini l’illusion que nos données sont plus sécurisées dans le Cloud que chez nous. Apple reçoit la liste complète des appels téléphoniques émis et reçus sur votre iPhone lorsque celui-ci est connecté à un compte iCloud. La NSA a un accès pratiquement illimité à nos documents stockés sur Dropbox et OneDrive. Skype a été modifié par Microsoft pour mettre les conversations sur écoute. Mieux, les informations dont ne disposent pas les services de renseignement, nous les postons nous-mêmes avec entrain sur Facebook et Twitter (la NSA connaît donc mon goût pour le Mac et les dessins animés japonais des années 80).

Combinée à un affaiblissement progressif de la constitution et des principes démocratiques, cette capacité à surveiller les citoyens en masse doit nous alarmer. Imaginons que demain une base centralisée des citoyens se mette en place, sous le bon vieux prétexte de la sécurité, et qu’elle soit reliée à tout ce que nous disons et faisons sur Internet. Grâce à la géolocalisation, les gouvernements pourront savoir exactement où nous sommes à n’importe quel moment de la journée, ce que nous faisons, ce que nous pensons. Et imaginons qu’un gouvernement Néo-Nazi arrive au pouvoir. Nous leur aurions nous-mêmes donné le moyen d’enterrer la démocratie.

Heureusement ce n’est pas inéluctable. Mais nous devons nous battre, dès maintenant, avec le clavier. Battons-nous en 2017 contre la montée de l’extrémisme, en votant et en aidant les gens qui en ont besoin. Battons-nous contre la montée en puissance des outils de surveillance anticonstitutionnels, en adoptant les outils sécurisés. En 2017, battons-nous pour la liberté, sans oublier l’égalité et la fraternité.


  1. Pour moi il est toujours resté un PowerBook Mono, parce que le dock coûtait trop cher. Mais j’avais une chance incroyable d’avoir cet ordinateur portable ! ↩︎

Articles liés

Joyeuses fêtes !

Ça c’est passé en décembre…

Il y a 10 ans James Brown disparaissait.

Il y a 20 ans Apple rachetait NeXT, la société de Steve Jobs. À l’époque personne ne croyait que cela allait sauver Apple.

Il y a 30 ans l’avion Voyager accomplissait le premier tour du monde sans ravitaillement.

Il y a 40 ans les Eagles sortaient l’album Hotel California. 40 ans putain.

Avant je ne sais pas, je n’étais pas encore né.

2016 s’en va, 2017 point le bout de son nez.

2016 aura été une année difficile pour beaucoup de monde. Mais quelles que soient les difficultés rencontrées, quelle que soit notre religion ou nos croyances, prenons quelques minutes pour nous focaliser sur le positif, et simplement apprécier d’être là.

Joyeuses fêtes de fin d’année !

Articles liés

Exclusif ! Le synopsis original de Star Wars VII

Rogue One, le nouveau film de la série Star Wars, vient de sortir. À cette occasion j’ai un scoop à vous présenter ! En exclusivité je vous montre le brouillon du synopsis de Star Wars VII - Le réveil de la force. Le voici publié pour la première fois !

Star Wars IV - Un nouvel espoir Star Wars VII - Le réveil de la force.

Après une catastrophe liée à l’Empire, Luke Rey doit quitter la planète désertique sur laquelle il elle s’emmerde pour mener une quête avec ses compagnons. Pendant toute l’aventure un méchant habillé tout en noir avec un casque sur la tête et qui respire bizarrement normalement va les pourchasser. Ce méchant est le subalterne d’un Sith encore plus méchant, l’Empereur Palpatine Le Leader Snoke.

Heureusement ils sont aidés par Han Solo et Chewbacca qui pilotent le Faucon Millennium. Ils voyagent de planète en planète, tuent des dizaines de méchants Stormtroopers. Ils découvrent alors que les méchants ont une arme secrète : l’Étoile Noire le Starkiller. Heureusement ils trouvent une faille dans les défenses de la machine de la mort trouvent une faille dans les défenses de la machine de la mort. Ils attaquent avec des X-Wings et - nouvelle idée originale !!! - des… EXPLOSIFS !!! La machine infernale est détruite.

Han Solo survit meurt. On se rend compte à un moment donné que c’est R2 qui contient les données cruciales. Luke Rey va à la cherche du maître Jedi disparu qui pourra achever sa formation.

Voilà voilà. Espérons que Rogue One sera plus imaginatif.

Articles liés