Pierre Morsa

ce bon vieux blog

Réflexions de comptoir

Devenir nomade digital

ocean

C’est les vacances et je sors d’une séance de nage dans l’Océan Atlantique. J’habite à 2 minutes de la mer, mais l’océan a une beauté et une force d’attraction uniques.

Et est-ce la fraîcheur de l’eau, le bruit des vagues ou autre chose ? - une pensée me vient tout à coup à l’esprit. Dois-je vraiment être à un endroit précis pour travailler ? Que se passerait-il si je décidais de devenir un « nomade digital » ? Alors que les Entreprises classiques commencent à peine à accepter l’idée du télétravail 20 ans après son invention, et uniquement avec comme objectif une réduction des coûts, la nouvelle génération est déjà en train d’évoluer vers une nouvelle forme de travail : le « nomade digital » (en bon français « nomade numérique », je sais).

Le nomadisme digital, c’est l’évolution naturelle, logique, du travail à distance : si tout ce dont nous avons besoin pour travailler est une connexion internet et un ordinateur, le lieu exact dont nous travaillons n’a plus aucune importance ! Que ce soit de Paris, Dunkerque, Tombouctou ou Djakarta, le nomade digital a fait le choix de pouvoir travailler de n’importe où dans le monde, à n’importe quel moment de l’année. Pour ces personnes, même le travail dans les fameux GAFAM1 semble bien rigide et insipide.

« Papa viens nous aider la mer envahit le château ! » - L’appel de mon fils me ramène à la réalité. Nous sommes une famille de 4 et j’ai un travail à temps plein. Dans ces conditions, le nomadisme digital relève de l’utopie. Ou pas. Est-il vraiment impossible e devenir nomade digital avec une famille ?

Avec deux enfants scolarisés se pose le problème de leur éducation. Même si l’école n’est pas obligatoire (c’est l’éducation qui l’est), leur donner une vie de nomades permanents est un choix que je ne souhaite pas faire. Déjà mes enfants ne veulent pas perdre leurs amis. Et puis je n’ai ni les capacités ni le temps nécessaires pour garantir leur éducation en dehors du système scolaire. Mais si je limite mes périodes de nomadisme aux vacances scolaires, alors c’est tout à fait jouable. Et faisons le calcul : Toussaint + Noël + Carnaval + Pâques + Grandes Vacances, ça fait au minimum 16 semaines, presque une semaine sur trois !

Vient ensuite la difficulté de tout faire à distance. Cela signifie renoncer à travailler avec les clients qui ont besoin de réunions en face à face. Heureusement aujourd’hui de nombreux clients son habitués à travailler avec des prestataires qu’il ne voient jamais ou n’ont jamais rencontré. Ce n’est donc pas un point bloquant, à condition que je fasse une croix sur certains types de missions comme le coaching pour me concentrer sur la création de présentations, ce qui peut très bien se faire entièrement à distance.

Enfin il y a le problème de l’argent. L’amour, l’eau fraîche et le patchouli ça ne mène pas très loin. Je ne suis pas millionnaire, et je ne peux pas me contenter d’une tente dans le désert, eût-elle la fibre optique. Les déplacements et l’hébergement ont un coût. Une solution pourrait être de bouger dans une zone où le coût de la vie est très bas, pour économiser de l’argent.

Mais j’avoue que l’idée de nomade digital est très séduisante ; surtout à une époque où le monde semble vouloir se diviser physiquement à coups de Brexit et autres idioties comme le Trump Wall, et philosophiquement à coups de radicalisation, sectarisation et communautarisation. L’idée de me définir comme de nationalité Terrienne me semble être une bonne solution, au moins tant que nous n’aurons pas colonisé Mars la rouge.


  1. GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. Ça a l’air d’être le dernier acronyme utilisé pour faire comme si on était Djeuns et qu’on y connaissait quelque chose. ↩︎

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Cookie Cloudflare éliminé !

J’avais expliqué il y a quelques semaines qu’un des objectifs secondaires de la migration de Wordpress vers Hugo était de respecter la vie privée des visiteurs de mon site. Il restait un cookie “pisteur” à éliminer : celui de Cloudflare. C’est désormais chose faite !

Il m’a fallu un bout de temps avant de comprendre le coût caché du service gratuit de Cloudflare, mais il est finalement évident. Comme le trafic des sites utilisant leur service passe par leurs serveurs, ils sont capables de suivre les internautes à la trace dans leurs visites.

Au revoir Cloudflare.

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Les objets autodéformants de PowerPoint

Si vous utilisez PowerPoint, il vous est peut-être (sûrement) arrivé de créer deux objets de taille identique, mais seulement pour vous apercevoir qu’après avoir été déplacés ils se sont rétrécis ou élargis d’un pixel ! C’est le fantastique mystère des objets autodéformants de PowerPoint.

Pourtant la raison est assez simple. PowerPoint mesure les objets en points ; une présentation 4:3 classique fait 720 points x 540 points. Mais dans la version Européenne de PowerPoint les mesures sont faites en centimètres. La présentation fait 25,4 cm x 19,05 cm. À quoi cela correspond-t-il ? À rien de bien concret, mais c’est comme ça.

Le problème c’est que du coup, pour ses calculs internes Microsoft convertit les centimètres en point.

1 cm = 1 cm * 72 points / 2,54 cm = 28,3464566929134 points

Soit un joli chiffre que PowerPoint devra arrondir à un moment donné ou un autre. Résultat, les erreurs d’arrondi vont lentement déformer l’objet au fur et à mesure de ses déplacements.

Les personnes qui travaillent en pouces sont relativement épargnées par ce problème puisque 1 pouce = 72 points dans PowerPoint, un chiffre rond.

Pour éviter le problème Microsoft a bien essayé de… redéfinir le cm comme valant 2,4 pouces au lieu de 2,54 mais le remède était pire que la solution et a été rapidement abandonné.

La solution est pourtant toute simple, il suffirait que Microsoft fasse comme Apple Keynote et utilise les points comme unité de mesure par défaut au lieu des cm, ou au minimum offre cette option.

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Blog migré sur Hugo !

Mise à jour du 9 août 2016 : j’ai écrit un tutoriel pour expliquer comment migrer de Wordpress vers Hugo.

Et voilà ! Il m’aura fallu un peu plus de deux heures pour abandonner Wordpress pour mon blog personnel et tout migrer vers Hugo. L’objectif principal est simple : m’affranchir des problèmes et de la lourdeur de Wordpress.

Wordpress a la philosophie “cacher la complexité pour rendre le blogging facile pour tous”. C’est super, et ça marche… Le problème c’est que quand ça plante ou qu’il y a une faille de sécurité parce qu’un plugin essentiel n’a pas été mis à jour, c’est l’enfer.

À l’opposé Hugo demande de connaître un minimum de technique, mais il n’y a aucun risque de plantage avec les plugins ou les mises à jour, puisque tout le site généré est statique. Cela signifie aussi que le serveur peut respirer car il n’a presque rien à faire pour servir les pages.

J’ai également un objectif secondaire : me rapprocher autant que possible d’un site avec zéro JavaScript et zéro Cookies. Le web est devenu un endroit où on ne peut plus aller nulle part sans être suivi par des dizaines de scripts installés par Google, Facebook et tous les autres. Je n’exagère pas, certains sites comme Le Monde ou The Verge chargent des dizaines de scripts des régies publicitaires pour afficher des pubs qui piquent les yeux. Même si mon site ne compte pas vraiment, je voulais faire un geste symbolique pour montrer qu’un web qui respecte la vie privée est possible.

Ce choix impose certains sacrifices. Ainsi Hugo propose en standard l’intégration de Disqus pour gérer les commentaires, et j’aurais pu m’en servir pour récupérer l’historique des commentaires de WordPress. Mais Disqus utilise JavaScript, et surtout c’est une énième régie publicitaire et utilise son système de commentaires pour vous suivre à la culotte sur le web. Donc adieu les commentaires, c’était cool de pouvoir discuter avec mes lecteurs de mes délires style bureau debout ou découpage de carte SIM au burin, mais ce n’était pas compatible avec le respect de la vie privée.

Allez, j’y crois, on peut avoir un Web qui n’est pas une poubelle où chaque site visité nous affiche les idioties de Outbrain.

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Utilisez Slack comme la machine à café pour être plus productif

Peut-être avez-vous entendu parler de Slack. C’est le système de messagerie d’entreprise à la mode actuellement. Slack promet de remplacer l’email par une solution plus efficace. Chez Ideas on Stage, nous l’utilisons depuis plus d’un an, avec un certain succès. Comme nous travaillons aux quatre coins de la planète, cela crée une sorte de lieu virtuel où nous pouvons nous retrouver pour avoir des discussions de groupe.

Mais… Petit à petit, Slack peut prendre de plus en plus de place, au point de devenir une source de distractions permanente. Ma solution ? Traiter Slack comme si c’était la machine à café de l’entreprise. J’en ai tiré cinq règles pour utiliser Slack efficacement.

  1. Je ne travaille pas à côté de la machine à café. Je ferme Slack lorsque je travaille.
  2. Je prends trois à cinq cafés maximum par jour. Je limite le nombre de fois où je me connecte à Slack chaque jour.
  3. Si je veux juste un café, je vais le chercher pendant les heures creuses. Si je veux parler, je vais chercher mon café pendant les heures d’affluence.
  4. Je ne bois pas de café après 16h.
  5. Il n’y a pas d’historique des discussions à la machine à café. Je ne perds pas mont temps à lire tous les messages postés sur Slack pendant mon absence.
  6. J’essaie le thé. Slack n’est pas la seule solution possible, et n’est pas adapté pour tout !

Peut-être pourrais-je adapter cette philosophie de manière encore plus littérale ? Peut-être devrais-je me connecter sur Slack uniquement lorsque j’ai un café en mains ? Si certains parmi vous utilisent Slack, qu’en pensez-vous ? Est-ce que cela vous a aidé ou au contraire est-ce que cela vous distrait encore plus ?

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