Pierre Morsa

ce bon vieux blog

Réflexions de comptoir

Le problème du choix de la créativité

On voit aujourd’hui beaucoup de personnes vanter les bienfaits de la créativité en entreprise. À en croire les « motivational speakers », cela aurait le pouvoir de faire gagner le grand prix de Vincennes à un cheval mort.

Mais dans la vraie vie, faire le choix de la créativité est aussi un choix très risqué. Dans les métiers créatifs, l’écart de revenu est énorme. Pour un Philippe Starck ou un Jonathan Ive, combien de designers sont sous-payés, sous-employés ou ont dû renoncer au métier qu’ils voulaient faire ? Une toute petite poignée de personnes gagne énormément d’argent alors qu’une grande majorité vit bien plus chichement. Et pour les freelances, c’est souvent avec l’incertitude de ce qui se passera demain.

C’est vrai dans la musique, les œuvres d’art, le cinéma. Mais c’est également vrai dans les entreprises : pour des milliers d’inventions, seules quelques-unes finissent par rapporter beaucoup d’argent.

À l’inverse, les métiers « non créatifs » sont plus sûrs. Il faut avoir zéro créativité pour faire un MBA, mais le chemin de carrière est bien plus sécurisé.

Alors, comment trouver le bon équilibre entre créativité et sécurité ? Pour moi, un élément de réponse se trouve dans le fait de ne pas tout miser sur la créativité, mais de la combiner à d’autres compétences plus simples à vendre. Par exemple, dans mon cas, je ne suis pas le meilleur designer graphique de présentations du monde, mais j’associe cette compétence créative à mon expérience de consultant et ma capacité d’analyse, ce qui donne bien plus de pertinence à la mise en forme des informations. Ces deux compétences combinées rendent ma « créativité » plus utile.

Comme toujours, la chance joue aussi un rôle. Mais je suis persuadé qu’il est plus facile de percer ou d’avoir du travail lorsqu’on ne mise pas tout sur la créativité seule.

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Les catégories de produits tous pourris

J’ai toujours ma première guitare électrique, une Squier Bullet. Je l’avais achetée d’occasion, à un ami, dans les années 90. À l’époque, Squier était la marque « bas de gamme » de Fender. C’est toujours le car, mais il y a une différence majeure : aujourd’hui une Squier est une bonne guitare (d’entrée de gamme). Dans les années 90, elles étaient vraiment de piètre qualité. D’ailleurs, à l’époque, il était pratiquement impossible d’acheter une guitare d’entrée de gamme correcte : les guitares d’entrée de gamme faisaient partie de ce genre de catégorie de produits où tous les produits sont pourris. Les guitares de milieu de gamme et même de haut de gamme ne valaient d’ailleurs pas toujours mieux.

En plus de 20 ans, la situation a complètement changé. Aujourd’hui, l’exception est de tomber sur une guitare vraiment mauvaise. Pourquoi ? Parce que les fabricants ont compris que vendre de mauvaises guitares pas chères, cela dévalorisait leur marque. Les progrès techniques en matière de production, comme les machines à commande numérique, ont permis de produire des modèles de qualité à moindre coût. Et il y a probablement d’autres facteurs que j’ignore. À l’inverse, le fait de proposer de bonnes guitares pas cher ne cannibalise pas le haut de gamme, car les amateurs de guitares seront toujours prêts à payer plus pour avoir la marque Fender ou Gibson, des bois nobles et d’autres éléments de valeur perçue.

Pourtant, il continue d’exister des catégories de produits tous pourris. Le premier exemple qui me vient en tête est le marché des webcams. N’importe quel smartphone bas de gamme offre une meilleure qualité d’image que la meilleure webcam du marché. Logitech, Razer, Elgato, aucun de ces fabricants ne propose de produit particulièrement bon. Pourquoi ? Je n’en sais rien, seuls les intéressés connaissent la réponse. Toujours est-il que je regrette d’avoir acheté une Logitech Brio. La qualité ne justifie pas du tout la différence de prix par rapport à une webcam d’entrée de gamme.

Une autre catégorie de produits tous pourris est le marché des oreillettes Bluetooth : la qualité audio des appels avec une oreillette Bluetooth n’est vraiment pas terrible. Est-ce dû au désir de rendre le design le plus compact possible ? À la volonté d’utiliser le micro le moins cher possible ? À la contrainte du placement du micro ? Je ne sais pas, mais après en avoir utilisé et jeté plusieurs modèles, j’ai fini par abandonner l’idée d’utiliser une oreillette Bluetooth pour faire des appels téléphoniques. Même les marques comme Shure proposaient une qualité d’appel vraiment pas top. J’avoue cependant n’avoir jamais essayé les écouteurs sans fil plus récents comme les Airpods.

Aujourd’hui je me dis que j’achèterais bien une machine à espresso, mais au vu de mon expérience je me dis la même chose : ça va encore être une catégorie de produits tous pourris, et même un modèle haut de gamme va rendre l’âme après 1 ou 2 ans. Du coup ma solution est simple : ne pas acheter, ou alors acheter un modèle pas cher car, quel que soit le prix, l’expérience sera décevante.

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Gordon a un M1 coincé dans le cul

Il y a quelques semaines je suis tombé sur cet article de PC World, qui explique haut et fort que, ben le microprocesseur M1 Max se fait écraser par le dernier processeur d’Intel qui répond au doux nom de Core i9-11980HK.

Son auteur, c’est Gordon Ung du magazine PC World. Et Gordon, il a une dent contre Apple et son M1. Pensez donc, lors de la présentation du M1, il clamait haut et fort dans cet article ici qu’Apple mentait.

Accuser Apple de mentir ? À l’époque du Power PC, peut-être, mais pas dans ce cas-ci. À la sortie des tests indépendants, Gordon a dû se rendre à l’évidence : le M1 était vraiment bon.

Gordon a alors changé de ton. Son argumentation est devenue « les utilisateurs de PC se fichent des ordinateurs Apple, même s’ils ont un M1 ». Sauf que voilà, les ventes de Mac se sont envolées l’année dernière. Pas de chance, Gordon, encore tout faux.

Mais aujourd’hui il y a un flash, Gordon tient sa revanche ! Le dernier ordinateur « portable » de MSI est plus rapide que les Mac équipés du M1 Max ! Je ne tiens pas à mettre en doute les tests présentés ni pointer d’éventuels biais. Ce que je veux mettre en avant, c’est LE point qui compte : l’ordinateur de MSI ne convient à presque personne. En effet :

  • Il est plus lourd qu’un MacBook Pro, et beaucoup plus lourd qu’un MacBook Air.
  • Il est plus encombrant qu’un MacBook Pro.
  • Son autonomie batterie est faible sans la carte graphique activée, et ridiculement faible avec la carte NVidia activée.
  • Il est aussi cher qu’un MacBook Pro, pour une finition et une construction bien moins soignées.

Aujourd’hui, le MacBook Air répond aux besoins de 90 % des utilisateurs. Le MSI correspond aux besoins de 0,1 % des utilisateurs, les hardcore gamers qui veulent pouvoir jouer partout ; pour la majorité, l’ordinateur de MSI est utilisable en tant que chauffage d’appoint, mais sinon bien peu pratique pour une utilisation quotidienne. L’ordinateur de MSI est plutôt un transportable, utilisable en tant que Laptop, mais ce n’est pas vraiment son objectif premier.

Je crois que Gordon ne devrait pas trop s’attacher à cette affaire, car vu comme c’est parti, il risque de péter un câble si Apple sort un nouveau processeur plus performant que le haut de gamme Intel. Il devrait plutôt s’acheter un MacBook et profiter de la vie.

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Licornofulgur

Vous avez peut-être appris que Sigfox était en redressement judiciaire. Sigfox est une startup, mais pas n’importe quelle startup. En effet, il n’y a pas si longtemps, elle était présentée comme une licorne, ces startups valorisées à au moins un milliard de dollars.

Pour les personnes qui croient aux licornes, c’est surprenant. Pour les personnes qui comprennent que la méthode de valorisation des licornes est faite pour maximiser le ROI des Venture Capitalists, en s’appuyant sur des méthodes de calcul très discutables, ce n’est pas surprenant. Espérons que Sigfox se sorte de ce mauvais pas, mais ne soyez pas étonnés si d’autres licornes se transforment en chimères.

À noter que je ne critique pas Sigfox en tant qu’entreprise, que je ne connais pas vraiment, et qui semble proposer un vrai produit. Ce que je critique, ce sont les méthodes utilisées pour pousser la valorisation d’une entreprise qui sont parfois à la limite de l’escroquerie.

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Comment masquer les tendances dans Twitter

Il y a un truc que je trouve incroyablement toxique dans Twitter : ce sont les tendances, les trending topics, ces mots-clés proposés par Twitter. En général il n’y a que le dernier clash, la dernière provocation ou l’événement scandaleux qui n’apporte que bêtise, colère et absolument rien de constructif. Sur Mac, ceux-ci sont affichés dans la partie droite du navigateur. Heureusement, j’ai trouvé une méthode pour masquer ces horribles tendances dans Twitter.

Pour cela, il vous faudra le bloqueur de publicités 1blocker. Une fois correctement installée, lancez l’application. Celle-ci est dans le répertoire /Applications de votre Mac.

1Blocker Twitter Tendances

Sélectionnez la catégorie « Custom » en haut à gauche de la fenêtre, puis « Hide Elements » puis cliquez sur « New Rule » en bas à droite de la fenêtre.

Ensuite, il suffit d’ajouter la règle de blocage personnalisée suivante :

.css-1dbjc4n.r-1ysxnx4

1Blocker Twitter Tendances règle

Cela masquera l’élément CSS avec la classe mentionnée, qui correspond aux tendances Twitter, et cela libérera les neurones de votre cerveau pour faire quelque chose d’utile.

Note : si cela ne fonctionne pas, vous pouvez me le dire sur Twitter. Ce genre de règle de blocage tient du bricolage, et il suffit que Twitter change le nom de la classe CSS pour que cela ne fonctionne plus.

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