On voit aujourd’hui beaucoup de personnes vanter les bienfaits de la créativité en entreprise. À en croire les « motivational speakers », cela aurait le pouvoir de faire gagner le grand prix de Vincennes à un cheval mort.
Mais dans la vraie vie, faire le choix de la créativité est aussi un choix très risqué. Dans les métiers créatifs, l’écart de revenu est énorme. Pour un Philippe Starck ou un Jonathan Ive, combien de designers sont sous-payés, sous-employés ou ont dû renoncer au métier qu’ils voulaient faire ? Une toute petite poignée de personnes gagne énormément d’argent alors qu’une grande majorité vit bien plus chichement. Et pour les freelances, c’est souvent avec l’incertitude de ce qui se passera demain.
C’est vrai dans la musique, les œuvres d’art, le cinéma. Mais c’est également vrai dans les entreprises : pour des milliers d’inventions, seules quelques-unes finissent par rapporter beaucoup d’argent.
À l’inverse, les métiers « non créatifs » sont plus sûrs. Il faut avoir zéro créativité pour faire un MBA, mais le chemin de carrière est bien plus sécurisé.
Alors, comment trouver le bon équilibre entre créativité et sécurité ? Pour moi, un élément de réponse se trouve dans le fait de ne pas tout miser sur la créativité, mais de la combiner à d’autres compétences plus simples à vendre. Par exemple, dans mon cas, je ne suis pas le meilleur designer graphique de présentations du monde, mais j’associe cette compétence créative à mon expérience de consultant et ma capacité d’analyse, ce qui donne bien plus de pertinence à la mise en forme des informations. Ces deux compétences combinées rendent ma « créativité » plus utile.
Comme toujours, la chance joue aussi un rôle. Mais je suis persuadé qu’il est plus facile de percer ou d’avoir du travail lorsqu’on ne mise pas tout sur la créativité seule.