Fin 2018, Apple a présenté Marzipan, un système pour créer des apps iOS compatibles avec macOS. Certains y ont vu une excellente solution pour enrichir le catalogue d’applications Mac, qui est peut-être de qualité, mais loin d’avoir le dynamisme de l’écosystème d’iOS. Cela s’explique très simplement. Il y a en circulation autour d’un milliard de terminaux iOS, alors qu’on estime qu’il y a « seulement » cent millions de Mac en activité.
Marzipan permet donc de déployer les applications iOS sur Mac. Mais pourquoi est-ce que Marzipan ne permettrait pas l’inverse, déployer les apps Mac sur iOS ? Tout simplement parce que cette deuxième option est impossible. Tout Mac a la capacité de faire tourner une app iOS avec un minimum d’adaptations, mais l’inverse n’est pas vrai ; faire fonctionner une application Mac sur un iPad demande de repenser de fond en comble la façon dont elle fonctionne. C’est toute l’ironie de l’histoire. En voulant privilégier le développement d’apps compatibles avec iOS, Apple vient d’admettre, consciemment ou non, la supériorité du Mac sur l’iPad.
Vous pouvez penser que ma conclusion est influencée par ma secrète et tendre préférence pour le Mac. Et vous aurez raison. Mais c’est un élément de plus qui nous rappelle qu’iOS a une montagne de petits problèmes à surmonter pour devenir une plateforme réellement productive.