2020, jungle de Créteil, quelque part entre un Starbucks et le kebab du coin. On vient de vous parachuter du jour au lendemain en plein télétravail. Loin du bruit rassurant de la machine à café et des cris du patron, vous vous retrouvez livré à vous-même, face à l’inconnu, aux cannibales affamés et à ce putain de fil Facebook où les gens n’arrêtent pas de poster des trucs. Vous vous rappelez votre entraînement en école de survie commerce. Vous croyiez que boire des mètres de bière en soirée étudiante vous avait préparé à tout affronter. Mais là, c’est la réalité du terrain : rien, rien, rien ne vous avait préparé à affronter le télétravail. C’est la merde.
Un livre vous revient en mémoire. L’art de la guerre. Vous vous rappelez l’avoir acheté pour faire bien dans votre bibliothèque, mais vous l’aviez juste rapidement feuilleté. Vous vous souvenez vaguement d’une citation du style « pour vaincre un ennemi, il faut le battre », ou un truc du genre. Ouais, mais bon, Sun Tzu il avait le bon rôle, tout ce qu’il avait à faire c’était tuer des gens, et en plus il avait une armée pour le faire à sa place. Sun Tzu, s’il avait dû faire une réunion Skype efficace, il aurait moins fait le malin, c’est sûr. La situation semble désespérée, et vous vous mettez à pleurer après avoir repris une gorgée de café. C’est la merde.
C’est alors que vous avez un flashback. Vous repensez à Roger/Cindy (choisir selon vos préférences) en train d’imprimer un document sur la grosse Xerox du bureau. Vous ne saviez pas comment l’aborder, et là le miracle tant attendu s’était produit : un bourrage papier. Tel un de ces héros avec les costumes ridicules, votre intervention l’avait sauvé(e) in extremis d’un appel au support informatique. Le souvenir de l’odeur du toner et de la chaleur des feuilles fraîchement chauffées par l’imprimante vous redonnent le moral. Non, vous n’allez pas vous laisser faire. Vous n’avez pas le droit d’échouer. Vous allez vous battre. Vous allez MAÎTRISER CE PUTAIN DE TÉLÉTRAVAIL.
Réunissant toutes vos forces, vous vous remémorez les conseils de votre sensei. « Si de la maison travailler tu dois, un endroit approprié tu construiras. » Putain, il était trop fort ce sensei, et en même temps, il n’a jamais été foutu de parler français correctement. Mais il avait raison. La première chose à faire, lorsqu’on travaille de la maison, c’est de se faire un lieu de travail dédié. C’est évidemment plus facile lorsqu’on a une pièce à y consacrer, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave ; il faut se trouver un petit coin, un bout de table, un endroit qui sera exclusivement réservé au travail. Il existe des bureaux pliants qui se rangent complètement une fois le travail terminé.
Si vous manquez vraiment de place, le mieux est de vous fabriquer un mini-bureau dans une boîte (car vous aimez votre boîte, ha ha) que vous dépliez pour travailler puis que vous rangez lorsque vous avez fini votre journée de travail. Si vous êtes dans un environnement bruyant, utilisez un casque, même sans musique, le mieux étant dans ce cas d’utiliser un de ces casques à réduction de bruit active. L’objectif est de pouvoir créer un lieu où l’on se met automatiquement en état d’esprit « travail » et de pouvoir faire disparaître ce lieu lorsqu’on ne travaille pas pour éviter qu’il ne pollue votre vie privée. À vous de trouver la solution qui vous convient.
Suite au prochain épisode : t’es un killer Berthier.