Cet article d’Ars Technica donne le tournis. Le gouvernement français a donc décidé d’obliger Google à publier à nouveau les extraits d’articles des journaux français (j’ignore si cela s’applique uniquement à Google News ou à tous les résultats). Extraits qui, je le rappelle, étaient tellement courts qu’il fallait de toute façon aller sur le site du journal pour réellement lire l’article.
Mais ce n’est pas ça le plus délirant. Ils ont également décidé d’obliger Google à payer pour le faire… Je répète tellement c’est gros et aberrant. Google se voit obligé de fournir un service et de payer pour fournir ce service.
Je sais certains vont me dire que comme Google dispose d’une position dominante, c’est normal de les y obliger. Et je dis non, pas du tout. L’État français a longtemps bénéficié d’un monopole avec les pages jaunes. Est-ce que pour autant ils auraient payé les commerces qui en bénéficiaient ? Évidemment que non.
Il existe bien des problèmes au niveau de Google, mais pour apporter une réponse correcte à ces problèmes il faudrait deux choses :
- Des gens compétents techniquement pour comprendre où sont les vrais dangers posés par Google (AMP, tracking, ranking des résultats parfois douteux, etc.)
- Que le vrai but du gouvernement ne soit pas simplement de fournir une rente à vie aux grands groupes de presse, comme il l’a déjà fait avec la redevance pour la copie privée.
Malheureusement, ici, on n’a ni l’un ni l’autre. Comme pour la copie privée, l’argent ira uniquement aux grands groupes. Si j’étais Google, je ferais un geste de bonne volonté pour apaiser la situation : pour aider l’état français, je mettrais en avant, sans discrimination, les résultats des petits sites de nouvelles indépendants. Vous savez, pour éviter tout risque d’abus de position dominante de la part des gros groupes de presse… Et si j’étais l’État français, je ne me ferais pas chier à chercher une excuse. J’enverrais simplement une escouade de mecs violents en moto racketter Google et vider les caisses. Un peu moins propre sur la forme, certes, mais tellement identique sur le fond.