L’étude sur le coronavirus publiée dans le journal « The Lancet » a fait couler beaucoup d’encre. Mais dans un contexte chargé d’émotion, peu de journaux font finalement vraiment la part des choses.
Oui, le journal The Lancet n’a pas suffisamment vérifié l’étude avant de la publier. Mais ils ont fait ce qu’ils devaient faire. Lorsque des critiques ont été émises sur la validité des données et des résultats, ils ont regardé si les faits justifiaient ces critiques. Comme c’était le cas, ils ont émis une mise en garde. Puis, les données sur lesquelles l’étude était basée s’avérant trop peu fiables, ils sont passés à l’étape suivante, ils l’ont rétracté.
C’est la preuve que le processus scientifique fonctionne. La science n’est ni une réponse, ni une solution, ni un point de vue, ni une croyance. C’est un processus complexe qui vise à valider les données, éliminer les erreurs et les biais cognitifs humains du processus d’expérimentation. C’est un processus fastidieux qui consiste à vérifier et revérifier si les conclusions correspondent aux faits.
Les scientifiques font des erreurs, souvent involontaires, parfois volontaires ; ils restent des humains, limités par leurs connaissances, leurs croyances, les données et la technologie à leur disposition. Le processus scientifique est là pour nous protéger au mieux de ces erreurs. Il existe aussi pour éviter qu’un individu ne profite de son aura pour imposer son point de vue sans preuve. Le vrai problème, ce n’est pas que Didier Raoult soit pour l’hydroxychloroquine. Le vrai problème, c’est qu’il refuse de mener un essai clinique rigoureux permettant de valider ou invalider la véracité de son affirmation.
Si les journaux pouvaient recentrer le débat sur le problème de méthodologie plutôt que sur le problème de personnalité, on ferait déjà un très, très grand pas en avant.