Bon, je ne vous apprends rien si je vous dis que le télétravail a été fortement encouragé pendant la période du confinement. Mais qu’en a-t-on retenu post-confinement (et peut-être préreconfinement ?) Et bien il faut bien distinguer les retours des entreprises et des individus.
Pour les entreprises avec qui j’en ai discuté, j’ai eu trois messages :
- On faisait déjà du télétravail
- On n’aime pas, car il y a perte de contrôle.
- On aime bien parce que ça permet d’économiser beaucoup d’argent.
Parmi les employés de ces entreprises, on retrouve les trois camps, mais pour des raisons différentes :
- On faisait déjà du télétravail
- On n’aime pas, car il y a perte de socialisation.
- On aime bien parce qu’on est plus productifs et plus libres.
J’ai l’impression que les entreprises avec beaucoup de micromanagement ont du mal à lâcher prise et à accepter le télétravail. Mon point de vue personnel est que le micromanagement est une abomination, et que le télétravail ne fait que magnifier les problèmes engendrés par ce mode de management. Ces entreprises ont beaucoup de mal à passer au télétravail.
D’autres personnes m’ont expliqué qu’elles redoutaient le télétravail, mais que finalement, à leur propre étonnement, tout s’est très bien passé et sans gros problème, avec même un gain de productivité et de temps libre.
Mais pour l’étape suivante, l’adoption de manière plus généralisée du télétravail, le vrai problème est que les entreprises et les individus poursuivent deux buts différents : d’un côté la réduction de coûts, de l’autre le gain de liberté. Je sais que beaucoup d’entreprises incluent dans leurs programmes une partie « bien-être du salarié », mais soyons francs : à partir du moment ou le business case repose sur la réduction de coûts, ce n’est qu’une arrière-pensée. Et je vais même plus loin : la vérité, c’est que l’idée que l’employé puisse jouir de plus de liberté, même pour un résultat équivalent ou supérieur, est insupportable pour de nombreuses entreprises. Ces entreprises ne supportent pas la perte de contrôle.
Alors, pour les entreprises, je le dis directement : si vous installez un logiciel de contrôle sur l’ordinateur pour vérifier l’activité du salarié, si celui-ci est obligé d’avoir sa caméra allumée en permanence, arrêtez tout de suite de parler de son bien-être, vous vous en fichez complètement. Ayez au moins le courage d’admettre que votre seul intérêt est la réduction des coûts.