La loi de sécurité globale propose d’interdire le fait de filmer les forces de l’ordre en action. C’est inacceptable.
Inacceptable, car ce choix est, par sa nature même, antidémocratique. La vraie question n’est pas de se demander si cette loi est bonne ou pas, la vraie question, c’est de se demander comment des ministres peuvent imaginer un seul instant que cette loi soit acceptable.
Inacceptable, car c’est une entrave à la liberté fondamentale d’informer de la presse et des citoyens. La fin de la liberté de la presse d’informer, c’est le début de la dictature. Il n’y a pas de « oui mais ». Elle doit être garantie, point.
Inacceptable, car la France a déjà un long historique de l’utilisation de la force [de manière illégale] pour réprimer ses citoyens, avec plusieurs scandales, et une constante : une impunité presque totale des forces de « l’ordre ».
C’est ça le vrai nom de la loi sécurité globale : loi liberté de taper sur les citoyens.
Cette loi ne résout rien, rien, rien du tout : elle essaie de masquer les symptômes et laisse se dégrader la situation de fond. C’est comme mettre du maquillage à un mort et se dire « il a pas l’air si mal en point finalement ». Non seulement elle ne résout rien, mais elle met de l’huile sur le feu. Avec une telle loi, face à un État qui veut s’absoudre de toute responsabilité face à ses actes, comment demander encore aux citoyens de faire preuve de civisme et de responsabilité ? Comment légitimer un État qui fait loi la liberté de faire des bavures ?
Surtout, au regard des bavures précédentes, cette loi ne va favoriser qu’une seule chose : le risque de morts parmi les personnes interpellées par les forces de l’ordre. Le gouvernement, le président, chaque ministre qui soutient cette loi seront directement responsables de chaque drame causé par cette loi.