Je ne parle pas ici du dentifrice blanc et rouge, qui a bien résisté au temps, mais de la messagerie instantanée chiffrée de bout en bout. Suite à l’annonce du partage des données entre WhatsApp et Facebook, de nombreuses personnes ont commencé à migrer vers cette plateforme pour mieux protéger leurs données.
Avec Signal, impossible d’être anonyme, puisque c’est votre numéro de téléphone qui sert d’identifiant, comme sur WhatsApp. Par contre, jusqu’à preuve du contraire, impossible pour les personnes externes d’intercepter le contenu de vos messages puisque celui-ci est chiffré de bout en bout.
La question que je me pose aujourd’hui est simple : ce regain d’intérêt pour Signal, plateforme plutôt discrète car beaucoup moins commerciale que d’autres, va-t-il signifier sa croissance ou au contraire son arrêt de mort ? Mon pari continue d’être que le chiffrement de bout en bout qui ne peut être déchiffré par une partie tierce, comme celui utilisé par Signal, sera interdit d’une manière ou d’une autre. Seul le chiffrement pouvant être décodé par les autorités sera autorisé.
Est-ce que cela empêchera le chiffrement de bout en bout par les acteurs malveillants ? Non, car c’est impossible à interdire. Mais l’objectif des gouvernements est de limiter leur utilisation en rendant l’accès à ces technologies de plus en plus difficile, tout comme ils ont réussi à limiter l’utilisation de BitTorrent ou des sites pirate.
Est-ce que l’interdiction du chiffrement de bout en bout est une bonne chose ? Encore une fois mon avis est non, le pouvoir que cela donnerait aux États étant disproportionné par rapport au respect de la vie privée, et l’abus bien trop facile. À cela on pourrait opposer le risque d’organisation d’événements illicites, comme l’attaque du Capitole par les extrémistes. Mais pour moi c’est pointer le mauvais problème : ce n’est pas le chiffrement de bout en bout qui a permis l’organisation de cet événement, c’est un homme et ses complices, Donald Dumb.