La semaine dernière, je disais qu’Asimov a tout faux. Malheureusement, je dois en repasser une couche : Asimov a encore tout faux. La source de mon ire cette semaine ? La maxime que répète à tout bout de champ son personnage Salvor Hardin :
La violence est le dernier refuge de l’incompétence.
D’un côté, il a raison. Il suffit de regarder les abrutis qui ont envahi le Capitole : une violence gratuite qui ne peut masquer le manque total d’intelligence de leurs actions. Dans la cour d’école, c’est le gros con qui passe son temps à frapper les personnes plus faibles que lui. En entreprise, c’est le supérieur incompétent qui gueule sur ses subalternes.
D’un autre côté, là où je ne suis pas d’accord, c’est que cette formulation (et la façon dont l’histoire se déroule dans son livre) laisse à croire que la violence n’est utilisée que par les personnes incompétentes. Or ce n’est pas vrai. La violence, bien que toujours répréhensible, peut être utilisée efficacement par des personnes compétentes qui n’ont aucun remords par rapport aux conséquences de leurs actions. Les États-Unis l’ont bien compris ; la diplomatie par les armes est un pan entier de leur doctrine. Seul, cela ne fonctionnerait pas, la suprématie militaire des États-Unis repose entièrement sur leur compétence à développer et maintenir leur suprématie économique.
Dans le livre d’Asimov, Salvor Hardin parvient à ses fins sans utiliser la violence, car effectivement son ennemi est incompétent. Mais aurait-il gagné contre un ennemi compétent utilisant la violence ? Je ne le crois pas.