Début des années 2000, j’habitais dans le vieux Lille, et je travaillais près d’Euralille. À pied, le trajet était de 25 minutes, en voiture de 10 minutes. Bien souvent, par pure paresse, je faisais le voyage en voiture.
Aujourd’hui, si je devais refaire ce trajet, j’ai une solution magique : le vélo. Plus rapide que la voiture, plus simple, plus sain. Pourtant, à l’époque, je n’y avais tout simplement jamais pensé. Pourquoi ? Parce que personne ne prenait le vélo pour aller travailler. Absolument personne. Et puis, même si j’avais voulu le faire, aucune infrastructure n’était adaptée ; à l’époque, rouler en vélo dans les rues, c’était dangereux, bien plus qu’aujourd’hui.
La leçon que j’en retiens ? Lorsqu’on n’utilise pas quelque chose, on l’oublie, d’abord individuellement, puis collectivement, jusqu’à ce que tout l’écosystème existant de ce quelque chose disparaisse.
On a l’habitude de dire que faire du vélo, ça ne s’oublie pas. Peut-être, mais réellement monter sur un vélo pour en faire, ça s’oublie.