« Ni Le Pen ni Macron » implique qu’il y aurait un troisième choix. Mais ce troisième choix est purement fantasmé. À l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle, les Français n’auront pas Tartempion comme président. Ils auront Macron ou Le Pen. Ils auront un président qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment pas, ou ils auront l’héritière du parti créé par d’anciens collaborateurs et qui prône la haine de l’autre.
Ce n’est pas le choix entre la peste et le choléra. C’est le choix entre un candidat dont on n’aime peut-être pas le programme, et une candidate à l’extrême droite qui est à l’extrême opposé des valeurs humanistes de la gauche.
Voter blanc ? Pourquoi ? Parce qu’on espère que les autres vont faire barrage à l’extrême droite à notre place ? Le résultat mathématique d’un vote blanc est strictement identique à ne pas aller voter, et a exactement la même efficacité contre l’extrême droite : aucune.
Lorsque l’infâme Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé au second tour face à Jacques Chirac, aucun électeur de gauche n’a hésité à aller voter pour Chirac, alors qu’aucun d’eux ne l’aimait vraiment. Peut-être que les électeurs qui ont vécu cet épisode se souviennent que les regrets, les scénarios imaginaires et les bons sentiments ne font pas barrage à l’extrême droite. Seul le vote utile permet de stopper le Rassemblement Front National.
Dans la vie, prendre une décision sur base de choix imaginaires, ou pire, abdiquer face à ses responsabilités en ne votant pas ou en votant blanc, cela mène au désastre. Seuls comptent les choix que l’on a réellement.